dimanche 28 février 2010

Qui somme Nous ?






















L’ANEJ est l’une des premières associations qui a vu le jour après l’ouverture démocratique du début des années 90. Elle revendique, aujourd’hui, près de 5000 adhérents structurés avec des bureaux dans quinze wilayas. Son président Ali Sahel, qui a été professeur de lycée et député, porte, dans cet entretien, un regard critique sur l’évolution du monde associatif et ses relations avec les pouvoirs publics.


Réinventer le partenariat pouvoirs publics -associations

L’ANEJ est l’une des premières associations qui a vu le jour après l’ouverture démocratique du début des années 90. Elle revendique, aujourd’hui, près de 5000 adhérents structurés avec des bureaux dans quinze wilayas. Son président Ali Sahel, qui a été professeur de lycée et député, porte, dans cet entretien, un regard critique sur l’évolution du monde associatif et ses relations avec les pouvoirs publics.
Votre association regroupe une quinzaine de structures, vous avez toujours un nombre important d’adhérents ?

Ali Sahel : oui autour de 5 000 avec différents bureaux dans 15 wilayas. L’ANEJ fédère des associations locales qui sont gérées au niveau de chaque wilaya. Ce sont des structures indépendantes. Nous ne sommes pas administrés et elles ne le sont pas non plus. En général, elles sont financées par les communes et les directions de la jeunesse et des sports. Chaque année, il y a des partenariats qui se mettent en place avec les Fonds de wilaya ou les communes. Il y a de bonnes dispositions des pouvoirs publics au niveau local. Des walis et des communes travaillent avec nous... Et nos associations sont ainsi autonomes.

Vous avez ralenti vos activités ces dernières années, quels sont vos projets actuels ?

Nous organisons 3 à 4 activités par an, en fonction de nos moyens. Il s’agit principalement de chantiers de volontariat, de réalisations publiques dans des communes, mais aussi de chantiers de formation à la préservation du bien public qui regroupent des jeunes de dix à vingt ans. Nous avons par exemple fini un chantier en mars 2008 dans le sud du pays, dans la commune de Tamentit, à Adrar. Nous avons travaillé sur un Ksar abandonné.
Nous y avons emmené une centaine de volontaires, des jeunes étudiants en vacances. Ils ont nettoyé le Ksar qui était dans un mauvais état. Nous profitons de l’activité pour montrer aux jeunes locaux ce qu’est un site qui a une valeur touristique et économique... Mais c’est l’occasion aussi de faire des petites excursions et d’offrir des loisirs à des jeunes qui n’en ont pas les moyens. Ils sont hébergés dans un établissement scolaire et ils découvrent la culture et les traditions de la région.
Comment financez-vous ces activités ?
Ils sont financés par des contrats programmes avec le ministère de la jeunesse et des sports. Nous négocions les projets qui sont étudiés en commission. En général, nous ne dépassons pas le budget d’un million de dinars par projet. Nous cherchons les compléments ailleurs, auprès de sponsors privés. Car c’est plus difficile avec les entreprises publiques. Il y a aussi des prises en charge des communes qui sont associées au projet et les jeunes bénéficiaires contribuent d’une manière symbolique. Mais en général, c’est assez compliqué d’obtenir des financements. Au quotidien, c’est une gymnastique, même si tous nos cadres sont bénévoles et que nous avons un seule poste permanent, une secrétaire, qui perçoit 4000 dinars. Je pense que c’est la conséquence d’une politique en direction de la société civile et des associations qui n’est pas aboutie.

Vous avez des partenaires étrangers ?
Nous travaillons avec un partenaire français depuis 3 ans, le CMSEAA, Comité mosellan de sauvegarde de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte, avec qui nous avons initié 5 activités. En 2007, une dizaine de jeunes français sont venus pour montrer leur expérience. Ils ont retapé un camion de pompiers dans une caserne française et l’ont offert à une petite commune, Hammadi. Et avec des jeunes volontaires de l’ANEJ, ils ont réalisé un garage pour le camion. C’est une bonne expérience en matière d’insertion par la pratique, et qui montre que nous pouvons agir là où l’Etat ne peut pas doter des communes avec des camions qui fonctionnent... Cela dit, nous avons eu des difficultés pour cette opération, nous sommes passés par le Croissant Rouge pour pouvoir faire entrer le camion en Algérie...
Vous avez récemment organisé un séminaire sur la violence urbaine...
Oui, en novembre 2007. Cela a nécessité deux années de préparation. Nous l’avons organisé en partenariat également avec le CMSEAA. La violence urbaine est un sujet sensible, et les pouvoirs publics ne sont pas encore au point sur ce genre de questions.
Nous avons invité de nouveaux éducateurs et éducatrices issus de l’institut de la jeunesse de Tixeraïne et des jeunes d’une dizaine de wilayas. Il y avait des experts et des intervenants intéressants. Le problème est que les spécialistes français qui travaillent dans le domaine de la prévention, de la jeunesse, n’ont pas eu de visas.

Cette situation complique vos actions ?
Cela freine énormément nos activités, et l’initiative n’est pas toujours facile auprès des pouvoirs publics, c’est une contrainte. Obtenir un agrément est un casse-tête, idem pour le montage d’un projet. Il faut réellement aller vers des formalités plus simples, pour que les jeunes puissent se constituer en associations avec un intérêt et des buts communs. Les associations ne sont pas parties prenantes dans la construction de la société.
Vous arrivez à communiquer sur votre démarche et vos activités ?

Oui, avec la presse écrite ça fonctionne. Idem pour Canal Algérie, qui a fait plusieurs sujets. C’est plus délicat avec la télévision nationale qui ne couvre pas souvent nos activités Les pouvoirs publics organisent des conférences, mais sans les acteurs et sans les jeunes. Cela ne peut pas marcher ! Nous ne partageons pas cette démarche qui ne donne pas de résultats ; nous avons une autre vision, celle d’une prise en charge par les acteurs et les professionnels. Il faut que les pouvoirs publics, à mon sens, se mettent à réfléchir avec la société civile sur le sujet. Et il y a une impasse pour la jeunesse et les enfants, il n’y a pas de perspectives. Et sans la liberté d’initiative, d’expression, de regroupement d’organisation, c’est difficile. On ne peut pas organiser un séminaire sans le feu vert des autorités. C’est illogique. C’est dans l’intérêt général, il faut encadrer, bien sûr, mais pas interdire et autoriser. Cela porte préjudice à toutes les initiatives ou les réflexions qui vont dans le sens d’une amélioration des conditions de vie des jeunes.

Il y a une réelle désaffection pour les structures publiques comme les maisons de jeunes, qui sont souvent désertes...
Je le répète, c’est un gaspillage d’organiser des conférences quand le taux d’occupation des maisons de jeunes est quasi-nul. Cela relève de la compétence du MJS. On construit mais c’est une fuite en avant. Les jeunes sont ailleurs, sur Internet ; ce n’est pas avec un encadrement dépassé, qui ne répond plus aux besoins, qu’on y arrivera. Il faut revoir complètement la question des ressources humaines. Il y a un grand manque de travailleurs sociaux.



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