Pour renforcement du dialogue démocratique et de la participation citoyenne des jeunes dans la gestion des politiques de développement local et en partenariat avec l’ANEJ, El Manar et le Petit Lecteur
Financé par la Commission européenne, ce projet « Renforcement du dialogue démocratique et de la participation citoyenne des jeunes dans la gestion des politiques de développement local » sera réalisé dans 2 communes d’Algérie en particulier, à savoir, Oran et les Eucalyptus. Le projet durera les deux années 2012 et 2013.
Ce projet est porté par le Comité International pour le Développement des Peuples (CISP), en partenariat avec l’Association Nationale des Echanges entre Jeunes (ANEJ) d’Alger, Association El Manar de la commune des Eucalyptus et Association pour la promotion de la lecture enfantine (Petit Lecteur) d’Oran, et avec 2 associés, à savoir L'Assemblée populaire communale (APC – conseil communal) des Eucalyptus (Wilaya d’Alger) et La Commune de Minerbio (Regione Emilia-Romagna) en Italie.
Le contexte qui a favorisé l’écriture du projet :
En Algérie, 70% de la population a moins de 18 ans. A peine sortie de la violence des années 90, liée au terrorisme, la jeunesse a dû faire face à un nouveau malaise social important, celui de ne pas avoir la possibilité d’envisager une place dans la société, avec des droits et des obligations de citoyen, et sans pouvoir envisager un dialogue avec les autorités et les institutions de l’état. Le climat actuel est particulièrement conflictuel, même si les algériens ne veulent pas revivre les maux des années 90.
En 2010, la police est intervenue 113 000 fois pour des opérations de maintien de l'ordre, Les émeutes de janvier 2011 ont vu sortir dans les rues une majorité de jeunes, de 16 à 18 ans, pour casser et brûler des biens publics, crier leur colère…Ces protestations contre, entre autres malaises, la hausse des prix, le chômage, débutent à Oran, dès la soirée du lundi 3 janvier 2011 pour gagner d’autres quartiers et villes d'Algérie. Les Eucalyptus, Bab El Oued sont eux aussi touchés. La commune des Eucalyptus connait un climat marqué par la misère, l'exclusion sociale et l'absence de toute perspective pour une population juvénile constituant plus de 60% des résidents.
Le CISP étant fortement en lien, depuis une année avec le PAPC des Eucalyptus, dans le cadre de formations des professionnels de l’APC au travail de réseau, il va de soi pour l’un et l’autre de poursuivre cette association vers l’ouverture de la commune, et de sa politique, aux citoyens.
Oran, 2ème ville d’Algérie la plus grande commune en termes de population, est aujourd’hui le théâtre de violences, d’agressions et de délinquance juvénile. Depuis les émeutes de janvier 2011, la situation de la commune se dégrade, les citoyens ayant perdu confiance dans les institutions de l’état et se sentant abandonnés par leurs élus. Aussi, grâce au partenariat informel qui lie le CISP à l’association le Petit Lecteur, dans le cadre de formations de jeunes militants aux droits de l’homme, organisées à Oran, mais aussi au lien informel de ce partenaire avec les autorités communales, il nous a semblé judicieux d’y installer l’action pilote, pour tenter de remédier à ce malaise social qui prend de l’ampleur, en rapprochant la société civile, le citoyen, des élus.
En effet, les abus et les injustices, l'absence de perspectives, le chômage, le coût de la vie qui ne cesse d'augmenter, sont autant d'ingrédients qui mènent les jeunes dans la rue pour manifester leur mécontentement.
Devant l'absence de canaux légaux de prise en charge des revendications populaires, l'émeute est devenue, au fil des ans, le seul moyen de protestation. Il est donc important de soutenir les jeunes à se situer au sein de la société, grâce à une politique participative d’exercice de la citoyenneté, et donc de s’exprimer non pas par la destruction mais par la proposition d’alternatives construites.
Objectifs du projet :
C’est ainsi que notre action, s’inscrit dans un objectif plus global de : « Renforcement de l'interface entre les acteurs non étatiques et les acteurs étatiques locaux, en Algérie, dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des politiques de développement durable, en augmentant la transparence de la gouvernance locale ». Le rôle des associations dans l’amélioration de la vie de quartiers n’est plus à prouver, mais il reste à mettre en place des dispositifs qui permettent de stimuler les synergies et de faciliter le dialogue 3 dans le cadre de la mise en œuvre de politique de décentralisation et de transparence de la gouvernance locale.
Avec comme objectif spécifique que : « La qualité de la participation citoyenne, dans les wilayas d'Alger et d'Oran, dans l'amélioration de la politique de décentralisation est soutenue grâce à une meilleure définition, monitoring et mise en œuvre de projets de développement local ». En effet, l’ouverture et l’engagement du PAPC des Eucalyptus et les liens de l’association Petit Lecteur avec les autorités locales d’Oran nous permettent d’envisager la création de conseils de jeunes citoyens comme relais entre les réalités de quartiers et les autorités locales, de développer la capacité citoyenne à comprendre les raisons de sa situation et pouvoir la faire évoluer avec d’autres citoyens.
Pour ce faire, deux grands résultats sont attendus, soutenus par une série d’activités :
1/ « Un système pilote participatif des jeunes citoyens, de suivi et de gestion de projets de développement local, est mis en place dans la commune des Eucalyptus et la commune d'Oran»
2/ « 10 associations de jeunes sont renforcées quant à leur capacité de gestion de petits projets de développement local, en collaboration avec les autorités locales »
Termes de l’étude et Résultats Attendus :
Dans le cadre de la réalisation du résultat 2 du projet, il est question d’effectuer, au préalable, une étude des besoins, forces et faiblesses des associations et de l'organisation administrative, dans la gestion des politiques locales, dans les 2 communes cibles du projet, à savoir les Eucalyptus et Oran.
Cela débutera par l’organisation d’une première rencontre, dans chacune des deux communes cibles, animées par le consultant identifié pour effectuer cette étude, invitant au moins 15 personnes, dans chaque territoire, en lien avec les associations et les autorités locales, afin d’effectuer une première évaluation de la situation, autour de la question générale des politiques de décentralisation et leur mise en pratique (connaissance du rôle et fonctionnement d’une APC, démarche de décentralisation, sens et intérêt de la pratique de la citoyenneté…).
De manière plus spécifique, il est question d’effectuer cette analyse autour de cette préoccupation particulière, et d’actualité, qu’est l’insertion socio professionnelle du jeune. Pour se faire, il est indispensable de lister, comme première démarche, les ressources locales qui dépendent de la commune (Associations, services de l’APC, ANJEM…) et/ou qui auraient intérêt à se voir décentraliser.
Cette première rencontre, à organiser fin mars 2012, le 22 aux Eucalyptus et le 25 à Oran, représente non seulement une première ouverture du dialogue sur la gestion locale des ressources de la commune, mais surtout elle permet à chacun de partager son regard sur la situation des quartiers, les forces et faiblesses de vécus pas toujours considérés, de pratiques pas toujours rendues visibles, et d’initiatives à soutenir et/ou à renforcer.
Ce moment permettra donc, au consultant, de récolter une somme d’informations, de données, afin d’établir une méthodologie de travail précise, affinant les questions à aborder et les thèmes particuliers à mettre en lumière, sans oublier la réalisation d’une liste fiable et actualisé des associations et structures, services et administrations concernés. Il sera question en effet de construire des outils d’évaluation et d’analyse précis afin de donner à voir les forces, faiblesses et besoins de chaque commune, autour de cette question de l’insertion sociaux professionnelle du jeune, considérant les ressources et limites particulières à chacun des deux contextes, permettant ainsi d’évaluer la situation, pour envisager ensemble la marche à suivre (modules de formation, projets de développement local…).
Cette analyse « F-orces F-aiblesses O-pportunités M-enaces » permettra de préciser notre regard sur les réalités locales, en matière de connaissances dans le fonctionnement politique et social, et la gestion de projets de développement décentralisés.
Elle est un outil afin de proposer des moments de formation répondant plus spécifiquement aux réalités locales, mais aussi un outil de construction de projets de développement durables, décentralisés, prenant en considération les spécificités locales, en faveur des jeunes et de leur insertion sociaux professionnelle. Il s’agit donc d’une étude prenant en considération le niveau de connaissance, le niveau organisationnel et le niveau individuel de capacités de leadership et d’engagement citoyen.
Cette méthode d’évaluation participative des capacités sera destinée à évaluer la capacité existante, à identifier les manques et faiblesses et à proposer des réponses possibles pour chaque contexte. Cette analyse sera utilisée pour mettre en évidence les contraintes et obstacles et pour l'identification des besoins de renforcement des capacités des acteurs concernés.
Termes de référence au poste de consultant chargé d’étude :
Le consultant recruté se chargera de préparer des questionnaires afin de cadrer les rencontres de travail et d’en faire une évaluation fidèle à la réalité, et utile pour mettre en place un plan d’action durable.
Le consultant technique doit posséder les compétences décrites ci-dessous et répondre ainsi aux termes suivants :
- L'étude nécessite les compétences d'un expert qui devra justifier d’un diplôme universitaire ou de l’enseignement supérieur dans un des domaines suivants ; Sciences sociales, développement local, Juriste, Communication, avec une connaissance avérée des Politiques de décentralisation et plus spécifiquement des politiques d’insertion socio professionnelle.
- Le consultant devra avoir une rigueur professionnelle et une capacité d’adaptation à toutes circonstances sur terrain, avoir le sens du dialogue et une aisance relationnelle pour collecter les données pertinentes,
- Le consultant devra justifier d’une solide expérience professionnelle en matière d'évaluation et d'analyse avec une référence particulière sur les politiques et la Gestion des ressources locales.
- Il devra tenir compte de l’égalité des chances entre les sexes, avec un intérêt particulier pour les populations vulnérables.
- Avoir une expérience et réussite prouvées dans la conduite d’évaluations et dans la recherche participative ; Avoir une expérience et réussite prouvée dans la conception d’outils de collecte de données et la conduite d’enquêtes terrain .
- Une bonne capacité d’analyse et de synthèse des données est indispensable,
- Une très bonne capacité de rédaction en langue française est demandée, une bonne capacité d’expression orale en langue arabe, ainsi qu’une bonne maîtrise des outils informatiques usuels.
La connaissance de la zone d’intervention serait un plus.
Sous la supervision du chef de projet, le consultant aura les tâches suivantes:
- Elaborer un protocole de l’étude avec un calendrier détaillé ; après les 2 deux ateliers d’inauguration et de prise de contact qu’il co-animera avec un référent local du projet ;
- Identifier les acteurs clés et les éventuels partenaires de coopération;
- Identifier, analyser et classer par ordre de priorité les problèmes clés et les ressources locales.
- Identifier les opportunités possibles de développement;
- Identifier les besoins en termes de renforcement des capacités des différents groupes d’acteurs en vue d'une gestion local efficace et durable;
- Elaborer les outils de collecte de données sur le terrain ;
- Collecter les données sur le terrain ;
- Analyser les données et rédiger le rapport de l’étude ;
- Présenter les résultats de l’étude au cours d’un atelier de validation ;
- Finaliser le rapport en tenant compte des recommandations de l’atelier de validation ;
- Présenter les résultats du rapport final lors d’une rencontre de capitalisation ;
A partir des constats et des informations disponibles, le consultant devra évaluer la performance des politiques locales d’insertion socio professionnelle, à partir des cinq critères : pertinence, efficacité, efficience, impact, viabilité.
Résultats attendus :
Le résultat opérationnel sera une série de mesures concrètes, pratiques, visant à améliorer la situation locale en matière d’insertion socio professionnelle.
Il s’agira pour le consultant de donner à voir, dans le rapport :
1. Les forces et les faiblesses des procédures de mise en place de politiques de décentralisation en matière d’insertion socio professionnelle.
2. Les causes des freins et problèmes.
3. Les bonnes pratiques à renforcer.
4. Des recommandations afférentes aux causes des problèmes.
5. Un Plan de suivi et d’évaluation y afférent avec clarification des rôles et responsabilités des acteurs.
Produit livrable :
Un rapport de l’étude et propositions de recommandations :
- Une version provisoire sera fournie par le Consultant au chef de projet, en version « papier » et « électronique », un mois après le début de la prestation, à savoir le 22 avril 2012.
- Après l’atelier de pré validation technique (staff restreint concerné), la version finale sera fournie au chef de projet, en version « papier » et « électronique », une semaine après la pré-validation technique, à savoir le 03 mai 2012, pour être présentée aux groupes concernés lors de la rencontre de capitalisation, qui se déroulera entre le 06 et le 10 mai 2012.
Déroulement de l’étude :
a) Réunion de cadrage : Au démarrage de la mission (22 et 25 mars 2012), une réunion de cadrage de la mission sera organisée afin, notamment, de permettre une mise à niveau des informations, une compréhension identique des Termes de Références, et la finalisation du plan d’action. Cette réunion permettra en outre de clarifier, si nécessaire, les attentes et les implications de chacun vis-à-vis des objectifs de l’étude.
b) Visite de terrain dans les communes cibles : Pour les besoins de l’étude, le consultant doit se rendre dans les deux communes cibles. Dans les différentes communes, le consultant s'entretiendra avec les personnes ressources d’associations et de structures administratives, directement ou indirectement impliquées dans des actions d’insertion socio professionnelles et de développement local.
c) Réunion de restitution (capitalisation): Avant la fin de la mission, une réunion de restitution sera organisée à Alger. Au cours de cette réunion, le consultant présentera son rapport de mission axé sur les différentes informations collectées dans les 2 communes et les difficultés rencontrées.
d) Transmission du rapport : le consultant transmettra, au chef de projet, au plus tard, aura 15 jours (au plus tard fin avril 2012) pour transmettre au chef de projet le rapport de l’étude.
Le consultant disposera d’une semaine pour intégrer tous les commentaires en vue de finaliser le rapport.
Conditions :
Statut : Consultant technique
Honoraires : 200.000 Dinars pour 7 semaines de travail, à plein temps, à savoir la durée de la consultance, y compris les frais de déplacements (train, logements, repas) liés à la réalisation de l’enquête.
Durée de la mission : elle s’étale sur une durée de 7 semaines, du 22 mars au 10 mai 2012.
Lieu de la mission : Commune des Eucalyptus et commune d’Oran (et ses environs proches)
Les candidats sont invités à soumettre une offre. Les offres devront comprendre :
- le CV du consultant ;
- offre technique détaillant la méthodologie proposée et incluant un calendrier indicatif des activités, y
compris un exemplaire de questionnaire et autres instruments, ainsi qu'un plan de travail. Le consultant devra proposer une approche méthodologique participative.
- exemple(s) de rapports finaux d’évaluation rédigés par le consultant, si possible.
Les candidats devront adresser les documents cités ci-dessus aux 2 adresses électroniques, avant le 23 février 2012 :
cispalgeriacoord@yahoo.com
Selma.cisp@hotmail.fr